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 ❥ Joshily | I wanna be the first in line & be the one to save your life.

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Josh E. Stenson

Josh E. Stenson
Administrateur

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◗ EMPLOI, ETUDES : cherche désespérément un petit boulot
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MessageSujet: ❥ Joshily | I wanna be the first in line & be the one to save your life.   ❥ Joshily | I wanna be the first in line & be the one to save your life. EmptySam 14 Déc - 20:40

i wanna be

the first in line

and be the one

to save your life




Le temps était plutôt clément ce matin sur Snowflake Lane. Les rayons du soleil étaient venus me réveiller et pour la première fois depuis mon arrivée ici, j’avais enfin passé une nuit sans me réveiller en sursaut. Pas de cauchemar, ni de véhicules passant à toute vitesse au-dessus du pont faisant trembler la guimbarde qui me servait de voiture. Après cette folle expédition depuis les Etats-Unis, ma caisse semblait être dans le même état que moi : bonne pour la casse. Je frottai mes yeux, encore inhabitués à l’intensité de la lumière en cette belle matinée qui s’annonçait, puis ouvris la portière arrière droite d’un bon coup de pied. Sortant avec peine des couvertures dans lesquelles je m’étais emmitouflé pour la nuit, je fis quelques étirements afin de réveiller mes muscles endoloris : la banquette arrière était bien loin du confort du matelas que j’avais dans ma chambre, à Houston. Mais je ne devais pas penser à tout ça : je n’étais pas près de revenir un jour au Texas. Même si j’en avais envie de toute façon, je n’en aurais pas les moyens ; du moins pour l’instant. A ce sujet, il fallait absolument que je m’active. Aujourd’hui encore, j’allais devoir faire le tour des boutiques, bars et autres restaurants du centre-ville de Winnipeg afin de me trouver un petit job. C’était vital que je me sorte de la merde dans laquelle je m’étais fourré. Et j’avais affreusement besoin d’un toit sur la tête. Et d’une salle de bain. Oh et d’un frigo rempli de bouffe aussi ! A cette idée, mon ventre émit un son horrible, à croire qu’il y avait un véritable gouffre, un puits sans fond, un trou noir à l’intérieur ! C’était vraiment le vide, le néant – à la fois dans mon ventre et dans mon portefeuille.

Après avoir refermé la portière, je me dirigeai vers le coffre : j’en sortis ma trousse de toilette ainsi que des vêtements propres – qui commençaient à sérieusement diminuer dans ma valise – puis pris la direction des toilettes publiques situés non loin de là, à l’extrémité du pont. Il était encore très tôt et je ne croisais absolument personne dans la rue – tant mieux après tout – je n’avais pas spécialement envie que les habitants du quartier me repèrent. J’effectuai une toilette rapide – merci l’eau glacée du lavabo – m’habillai à la hâte et fis le chemin inverse. Je devais aller déposer mon pyjama et ma trousse de toilette avant de partir faire ma petite expédition en ville. Descendant les escaliers menant en dessous du pont en briques, je vis immédiatement que quelque chose d’inhabituel était en train de se dérouler.

Quelqu’un était à côté de ma voiture.

Je m’approchais doucement, essayant de ne pas faire de bruit. Je ne voulais pas que l’on me voie. J’avais peur du qu’en dira-t-on, qu’on me montre du doigt en disant « hé, c’est le gars qui habite dans sa voiture sous le pont ! » J’avais honte de la situation dans laquelle j’étais. Il fallait appeler un chat un chat : j’étais sans domicile fixe depuis plus d’une semaine et je ne voulais pas qu’on me voit ainsi. Et je ne voulais pas que la personne qui rôdait en ce moment autour de ma caisse puisse me voir. Alors je me suis caché derrière le pilône du pont et je l’ai regardée, prêt à intervenir au cas où elle se mette à me casser une vitre et me piquer mes affaires. Ca ne servait à rien de me montrer si elle ne faisait que passer son chemin.
Malgré le soleil qui dardait ses rayons vers moi et m’éblouissait, je me rendis vite compte qu’il s’agissait d’une femme. Une longue chevelure rousse s’échouait sur les épaules de ce qui me semblait être une joggeuse. Ou plutôt une vilaine petite curieuse. Elle s’approchait en effet de plus en plus de ma voiture… Et voilà que maintenant elle grattait le gel sur la vitre et regardait à travers, une main posée en visière au-dessus de ses yeux ! En voilà une qui n’était pas gênée ! Dans mon for intérieur, j’étais persuadé qu’il s’agissait d’une voleuse. Elle avait sûrement dû repérer mon téléphone portable – déchargé depuis quatre jours au moins – posé sur le siège avant passager. Je n’allais pas la laisser faire. Femme ou non, je n’allais pas la laisser me piquer les maigres affaires que j’avais pu emporter de la maison. La seule fortune qu’il me restait, si on pouvait appeler ça une « fortune »… Posant mes affaires sur le sol caillouteux, je me dirigeais à grands pas vers la jeune femme dont je ne voyais pas encore le visage.

« Hey ! » fis-je en lui attrapant le poignet, la faisant se retourner vers moi. Je vis ses yeux se remplir d’effroi.

Je lui avais fait peur.

Nos deux mains en l’air, on se fixait mutuellement dans les yeux. J’étais littéralement en train de me noyer dans son regard couleur noisette, n’arrivant pas à décrire ce que je ressentais à l’instant même. Ce fut comme une décharge électrique sans en ressentir pourtant la douleur. C’était… étrange. Oui, je me sentais étrange. J’aurais dû ressentir de la colère pour cette femme qui était sur le point de fouiner dans mes affaires mais toute animosité avait quitté mon esprit dès l’instant où elle s’était retournée. Elle dégageait quelque chose de doux et fragile à la fois et je m’en voulais d’être celui qui ait instauré cette peur dans ses yeux. Je ne savais pas pourquoi mais je n’avais pas envie qu’elle ressente cela pour moi. Lentement, ma main relâcha son poignet et lorsque nos deux peaux quittèrent tout contact l’une avec l’autre, je m’éveillais enfin de ma torpeur. Humectant légèrement mes lèvres desséchées, j’essayais du mieux que je pouvais de cacher mon trouble :

«  Ça vous arrive souvent de regarder l’intérieur de la voiture des autres ? » J’avais tenté de prendre un ton sévère mais c’était complètement tombé à l’eau. J’avais l’impression d’avoir bafouillé tous les deux mots, incapable de la regarder dans les yeux, tel un adolescent lors de son premier rencard. Je me mis à regarder alors tout à coup la banquette arrière, analysant si rien ne manquait alors que j’avais vu qu’elle n’avait pas ouvert la portière. Jetant un coup d’œil vers elle, je la vis qui me fixait sans rien dire. J’étais mal à l’aise sous son regard qui me scrutait ainsi, me demandant ce à quoi elle pouvait bien penser… Est-ce qu’elle avait toujours peur de moi ? La lueur d’effroi dans ses yeux semblait s’être éteinte… Etait-elle écœurée par le fait de se retrouver face à face avec un pauvre type qui vivait sous les ponts ? Mon cœur se serra. Je savais que je renvoyais une image très négative. Même si je venais à peine de faire ma toilette, je me sentais sale, à croire que l’odeur de la rue était collée à ma peau et que j’étais incapable de m’en défaire. Je ne comprenais pas pourquoi j’avais tant envie de faire bonne impression à cette jeune femme… Mais… Au plus profond de moi, je savais que c’était raté.


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MessageSujet: Re: ❥ Joshily | I wanna be the first in line & be the one to save your life.   ❥ Joshily | I wanna be the first in line & be the one to save your life. EmptyDim 29 Déc - 2:14


Joshily ◮ I wanna be the first in line & be the one to save your life.
« I’m not afraid… to take a stand… Everybody… Come take my hand. » Le réveil venait de sonner et donnait le ton de ma journée. J’avais choisi une chanson au message positif qui me motiverait à m’échapper des bras de Morphée et à démarrer ma journée avec dynamisme. Il était encore très tôt, le jour n’étais pas encore levé, mais voilà que je sortais déjà de mes draps froissés, une petite nuisette noire recouvrant qu’à moitié mes petites fesses musclées. Dieu qu’il faisait frais, mes bras recouvrant mon ventre dans une vaine tentative de chauffage personnalisé, je trottinai jusqu’à la salle de bain, m’égosillant sur le tube d’Eminem telle une vraie bête de scène. Ma brosse à cheveux à la main, je me déhanchais devant le miroir, tendant le semblant de micro vers la glace comme si derrière elle se trouvait un public en folie qui allait finir mes phrases. « Walk this road together… Through the storm, whatever weather, cold or warm… Everybody !! » Tout en bougeant ma tête au rythme de la musique, j’avais fait glissé mon pyjama le long de mes chevilles et avait allumé l’eau de la douche. Rien de tel pour se réveiller et entamer une belle journée. J’avais déjà prévu plein de choses et je n’avais pas une seconde à perdre si je voulais me tenir à mon planning de ministre… Aujourd’hui, j’allais profiter de mon jogging matinal pour rendre visite à mes parents au cimetière de Winnipeg. Celui-ci se trouvait un peu plus bas, il fallait passer sous le pont et continuer quelques centaines de mètres. Ma carrière de chanteuse prenant fin en même temps que la pression de l’eau diminuait avant de s’arrêter complètement, je me séchai rapidement, mis mon survêtement avant de descendre quatre à quatre les marches de l’escalier de la maison familiale. Immédiatement, j’allumai la télé et optai pour une chaine musicale. Depuis le mort de mes parents un an auparavant, je ne supportais plus le silence, j’avais ce besoin constant d’avoir du bruit autour de moi, comme si le brouhaha dissipait ce sentiment de solitude qui m’habitait régulièrement. Au début, ça m’avait vraiment aidé, maintenant, c’était surtout une question d’habitude, le silence m’effrayait plus qu’autre chose. Je m’enfilai un grand verre de jus d’orange, une tartine de pain beurré, filai me brosser les dents et laçai mes baskets. J’étais prête, glamour au possible, les cheveux attachés mais absolument pas coiffés. Au moins, mes baskets roses allaient parfaitement avec la couleur de mon T-shirt, j’avais au moins la science du détail… A un détail prêt. J’allais avoir besoin d’une veste, autant dire que pour le style, je repasserais. Un rapide coup d’œil à ma montre, j’attrapai le bouquet que j’avais acheté la veille à déposer sur la tombe, verrouillai la porte et commençai mon trajet à petites foulées, rythmé par mes inspirations et expirations des moins discrètes. Heureusement pour moi, il n’était que sept heures, personne à l’horizon, je n’effraierai donc personne à respirer comme une truie et à suer à grosses gouttes.

L’aller jusqu’à la tombe de mes parents fut un peu délicat, le temps était clément mais les jours précédents avaient été particulièrement pluvieux, ce qui avait rendu les allées spécialement boueuses… au grand dam de mes chaussures. Finalement, les noms gravés en doré de mes parents se présentèrent devant moi, sur ce marbre blanc que j’avais moi-même choisi il y a maintenant trois-cent soixante-dix-huit jours. Je leur avais raconté mes petits soucis du quotidien, toutes ces factures qui ne cessaient de s’empiler sur le meuble de l’entrée, j’avais tellement peur de ne pas réussir à garder notre maison en état, de ne pas être capable de joindre les deux bouts et de ruiner le seul héritage qu’il me restait d’eux… Je n’avais pas réalisé que le soleil était maintenant bien plus haut dans le ciel, et que les coups de huit heures venaient de sonner. Il était temps de rentrer, j’avais cours un peu plus tard et surtout, je n’avais pas envie de croiser toute la population de Winnipeg dans cette tenue à l’heure de pointe. Ni une ni deux, me voilà trottinant le long de la route, mon iPod dans les oreilles, sur le chemin du retour. L’odeur de la viennoiserie fraîche de la boulangerie me fit ralentir, m’arrêter et complètement craquer, j’avais une envie folle de dévorer des croissants au beurre après mon effort matinal. Ma poche de gourmandises sous le bras, je repris ma course jusqu’à ce que mon cœur fasse un bond dans ma poitrine. Elle était là, la voiture de mes pensées, celle qui abritait l’homme de mes pensées depuis des jours, elle n’avait pas bougé d’un iota… Jamais le Texas ne m’avait autant obsédée que depuis cette semaine. J’avais refait la scène dans ma tête encore et encore, mais rien n’y faisait, je ne pouvais pas me contenter de ce souvenir, je voulais en savoir plus sur ce garçon, et c’était ma chance. Je m’approchai doucement, troquant mes foulées de gazelles contre des pas de fourmis, essayant de jouer la discrétion au maximum. Coup d’œil à gauche, coup d’œil à droite, personne à l’horizon. Sur la pointe des pieds, je me positionnai au niveau de la portière du conducteur, cherchant un minuscule petit indice sur cet inconnu. « J’vois rien… Argh, si seulement… » Chuchotais-je dans ma barbe. Du bout des doigts, je commençai à gratouiller le gel sur la vitre qui obstruait mon enquête.  Réalisant soudainement que j’étais en train de violer l’intimité d’un homme que je ne connaissais même pas, je relevai la tête horrifiée. Qu’est-ce qui m’arrivait ? Je n’étais pourtant pas de ces filles sans gènes, j’avais moi aussi ma pudeur et je… Oh j’étais surtout si près du but ! N’épargnant cette fois aucun centimètre carré de la vitre, je soufflais sur la vitre pour faire fondre la glace tout en l’essuyant avec la paume de ma main. J’avais l’air d’une folle, et c’était peu dire. Le front collé contre la fenêtre, la main au niveau de mes sourcils, empêchant les rayons du soleil de créer un faux jour, je posai mes yeux curieux sur ce qui ne me regardait pas le moins du monde. J’avais beau savoir que je dépassais les bornes, je ne pouvais m’en empêcher, j’avais tellement envie d’en savoir plus sur ce garçon. Pour la première fois depuis bientôt un an, quelque chose, quelqu’un avait attiré mon attention au point de me passionner, de faire sortir des sentiers battus, de m’aventurer à faire des choses que je n’aurais jamais imaginé, et ça commençait en cette matinée hivernale, à côté de cette voiture.

J’avais bien du mal à distinguer quoique ce soit, il y avait bien un téléphone qui trainait sur le siège passager, mais rien qui ne m’indiquait si ce jeune homme vivait réellement dans cette voiture. L’idée-même que quelqu’un de mon âge puisse en être à vivre dans la rue me tourmentait, et c’était là sûrement la raison première de cette nouvelle obsession. J’avais toujours imaginé vivre dans un monde parfait, ou du moins, un monde sans ombre au tableau, mais depuis que ce monde-là avait été amputé des deux personnes que j’aimais le plus au monde, j’avais réalisé que je n’avais simplement pas ouvert suffisamment les yeux, que j’avais avancé dans la vie avec des œillères. Cependant, un SDF à Snowflake Lane relevait de l’exceptionnel. Alors que je collais mon œil droit à la vitre en espérant de cette façon apercevoir quelque chose sur la plage arrière, quelqu’un m’agrippa le poignet. Ca y est, j’étais cernée, foutue, prête à être jetée au lion. Surtout, mon visage avait pris une couleur rouge écarlate et mes yeux s’emplirent de larmes, quelle honte ! Prise en flagrant délit de voyeurisme ! La personne qui venait de m’attraper me saisissait le bras avec tellement de force que je n’eus d’autre choix que de lui faire face. Il était là, en face de moi… Et il avait l’air fâché. Clairement, il me prenait pour une folle, et les éclairs que lançaient ses yeux me firent perdre mes moyens. Je baissai instantanément la tête, je ne le connaissais pas après tout, malgré mes tentatives pour en savoir plus, le constat était clair, net et précis… J’avais lamentablement échoué, que ce soit dans ma récolte d’indices comme dans ma discrétion à toutes épreuves. Et j’avais peur. Et s’il portait plainte ? Ou alors peut-être que j’avais tort, que je m’étais trompée, et qu’il était un psychopathe recherché par la police du Texas, et que c’était pour ça qu’il avait fui jusqu’au Canada ? Peut-être que si j’avais été plus attentive, j’aurais pu voir sa tête sur le Net, avec un énorme « WANTED » posté en dessous de sa photo. Et s’il me découpait en rondelle et me donnait à bouffer aux vaches du coin, qui s’en apercevrait ? Je venais peut-être de signer mon arrêt de mort, c’en était fini d’Annily… Finalement, j’aurais dû voir ma visite au cimetière comme un signe, j’avais été complètement idiote de saluer mes parents en leur disant « à bientôt ! », évidemment que je ne comptais pas les rejoindre de sitôt. « S’il vous plait, vous… Vous me faites mal. » Implorai-je l’homme que j’épiais sans raison valable.

Alors qu’il relâcha mon poignet, je relevai la tête. Mon cœur battait la chamade, et je n’étais pas très sûr si c’était dû au stress, ou tout simplement parce que j’avais imaginé le moment où je lui parlerai pour la première fois un paquet de fois dans ma tête et que jamais cette scène n’avait fait partie du scénario. Il était rasé, il sentait bon, à vrai dire, son parfum mit en émoi tous mes sens, comme lorsqu’il était passé devant moi la première fois. Seulement aujourd’hui, je ne pouvais plus me cacher, et mon regard vint se planter dans le sien. Mon estomac se noua, et mon corps tout entier tremblotait. « Je suis désolée, je n’ai aucune excuse, je… Oh mon Dieu, c’est tellement embarrassant. » J’enfouis mon visage dans mes mains, ne laissant apparaitre que mes yeux horrifiés par la situation dans laquelle je venais de me fourrer. En le regardant plus attentivement, je ne lui donnais vingt-cinq ans tout au plus, il avait les traits fins et n’avait en rien le physique du serial killer, plutôt gringalet, on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Que pouvait-il bien faire tout seul ici ? Très vite, mon inquiétude s’éteignit et ma curiosité maladive reprit le dessus. Timidement, mais tout aussi sûrement, je comptais bien saisir l’opportunité qui m’était présentée. Après tout, quitte à être ridicule, autant l’être jusqu’au bout. Je lui tendis la main, affichant un sourire gêné. « Je suis Annily, voyeuse de première et terriblement confuse. » C’était ma chance, il allait peut-être me donner son prénom à son tour, m’en dire un peu plus sur lui, et puis nous irons boire un café et je lui parlerai de ma vie… Ou alors il allait m’envoyer promener et m’ordonner de ne plus jamais m’approcher de son véhicule. Oui, tout bien réfléchi, je devais vraiment être idiote, comme si je n’avais pas assez envahi son espace. J’avais l’art de me mettre dans le pétrin… Et jusqu’au cou qui plus est !
©flawless
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Josh E. Stenson

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MessageSujet: Re: ❥ Joshily | I wanna be the first in line & be the one to save your life.   ❥ Joshily | I wanna be the first in line & be the one to save your life. EmptyVen 28 Fév - 13:23


i wanna be the first in line
and be the one to save your life


Lorsque deux jours après mon arrivée à Winnipeg, j’avais décidé de cacher ma voiture ici, ce n’était pas par pur hasard. J’avais fait de nombreuses fois le tour du quartier en skate board pour repérer l’endroit où j’allais pouvoir être tranquille et surtout, où personne ne pourrait me voir. Dès que je m’étais approché du quartier de Snowflake Lane, je savais que c’était ici que j’allais pouvoir me poser : c’était un quartier résidentiel et il était vraiment calme. Et puis je me sentais bien ici.
Alors j’avais parcouru de long en larges les rues du quartier et me cacher sous le pont était apparu comme une évidence. Même si cela faisait littéralement de moi quelqu’un qui vivait sous les ponts, je savais qu’ici j’allais trouver le calme et la discrétion dont j’avais besoin. J’avais honte de moi, de ma caisse qui partait en lambeaux, de la situation dans laquelle je m’étais fourré tout seul. Mais ce que je n’arrêtais pas de me répéter, c’était que toute cette situation n’allait être que temporaire. J’allais m’en sortir. Je devais m’en sortir. J’allais vite trouver un petit boulot et pouvoir me trouver un appart’… Je n’avais pas compté sur le fait que ça allait être si difficile.
Mon passeport non validé par les autorités canadiennes était un sacré frein dans ma recherche d’emploi. Je n’avais pas de visa, rien qui ne me permettait de rester légalement ici. Et chaque potentiel employeur me regardait de travers, se demandant sans doute si je n’étais pas recherché pour tel ou tel crime chez moi aux Etats-Unis. Bref, on m’avait fait comprendre que sans visa, jamais je n’arriverais à me dégotter un job. Alors je m’étais tourné vers les trucs payés au noir mais même là, la tâche s’était avérée également compliquée. On ne faisait pas tellement confiance aux étrangers dans les environs. J’étais dans une impasse et plus les jours passaient plus j’avais l’impression que le bout du tunnel s’éloignait de moi… Et j’avais définitivement décroché le pompon lorsque cette bande de loubards avait débarqué, sous le pont, pour me casser la figure…
Malgré cette « légère » mésaventure, j’étais plutôt tranquille ici. Il y avait très peu de promeneurs ou de joggeurs qui venaient sous le pont. Peut-être que pour les gens du coin c’était un endroit mal fréquenté ? Je n’en savais rien, toujours est-il que je n’aurais pas pu trouver de meilleur endroit pour squatter loin des yeux de tous.
Enfin jusqu’à maintenant… Peut-être avait-elle été intriguée par la plaque d’immatriculation américaine, peut-être avait-elle pensé que c’était une voiture volée et qu’elle devait le signaler à la police… Je ne sais pas ce qui lui était passé par la tête mais cette jolie rousse s’était montrée bien curieuse au point de regarder ce qui se passait à l’intérieur de mon véhicule. Ni une ni deux, j’avais réagi. Je ne la connaissais ni d’Adam ni d’Eve et malgré le fait que ce soit quelqu’un sans réelle mauvaise intention, je ne savais pas ce qu’elle me voulait. Ou si elle espérait tout simplement me piquer un truc. Voire même ma caisse.
Je l’avais donc stoppée dans son geste et ses yeux remplis de peur m’avaient immédiatement fait réaliser que j’avais fait fausse route. En aucun cas, cette fille ne me voulait du mal. Par contre, moi, je n’y étais pas allé de main morte en lui attrapant le poignet. Lorsque les premiers mots quittèrent ses lèvres, je la lâchais immédiatement, effrayé de lui avoir effectivement fait mal. Je cherchais dans ma tête des mots pour m’excuser mais elle avait pris à nouveau la parole.

« Je suis désolée, je n’ai aucune excuse, je… Oh mon Dieu, c’est tellement embarrassant. »

Elle avait enfoui sa tête au creux de ses mains et je n’avais pas pu m’empêcher de pouffer de rire en la voyant ainsi. Elle avait les joues rouges écarlates et c’était évident qu’elle ne s’était pas attendue à se faire surprendre ainsi. Toute colère s’était magiquement volatilisée : je venais de donner la frayeur de sa vie à une pauvre joggeuse un peu trop curieuse. Elle tendit une main et je relevais la tête afin de croiser à nouveau son regard.

« Je suis Annily, voyeuse de première et terriblement confuse. »

Je regardai cette main tendue vers moi durant quelques secondes. C’était la première personne que je croisais à Winnipeg (hormis tous les patrons de restos et de cafés que j’avais pu rencontrer depuis mon arrivée) qui me tendait spontanément la main et qui se présentait à moi. Je ne l’avais jamais vue auparavant dans le quartier. Est-ce qu’elle habitait dans le coin ? N’hésitant pas une seconde de plus, j’attrapais sa main et la serrais contre la mienne.

« Je suis Josh, loser de première et terriblement désolé de t’avoir fait mal… » répondis-je tout en imitant sa présentation. « J’espère que ton poignet ça va…» Je m’en serais véritablement voulu de lui avoir fait du mal alors qu’elle semblait être une fille très douce. Ca se voyait rien qu’en la regardant. Et le son de sa voix ne faisait que confirmer cela. Cette fille ne devait jamais avoir fait du mal à une mouche de sa vie.

Gêné, je retirais ma main de la sienne, ne sachant pas trop comment enchaîner la suite de la conversation. Je regardais ma voiture comme si j’étais tout à coup en admiration devant elle, lui trouvant un soudain intérêt. Qu’est-ce que je pouvais bien lui dire ? « Salut, il fait beau hein ? Désolé que t’aies croisé un pauvre gars comme moi ce matin sous les ponts… » Je me doutais bien que plus jamais elle ne mettrait un pied par ici, elle aurait désormais trop peur de croiser quelqu’un de mal intentionné durant son jogging. Je me mordis la lèvre, prêt à lui dire « au revoir », voire même « adieu », nos routes ne risquaient pas de se recroiser un jour… Mais mon ventre en décida autrement et fit un bruit affreusement horrible. Je pense avoir rougi jusqu’aux oreilles. Je regardais sans m’en rendre compte le sachet de viennoiseries qu’elle avait entre les mains et qui sentait terriblement bon. Tellement bon que le radar qui me servait d’estomac avait percuté qu’il y avait de la nourriture alléchante pas loin de lui…

« Pardon… » fis-je tout gêné. « J’ai pas encore pris mon petit déjeuner… »

Ce n’était pas vraiment un mensonge… Même si ça faisait trois jours entiers que je n’avais rien mangé. J’offris à la jeune femme face à moi un timide sourire.

« Et bien… Bonne journée à toi… J’espère à bientôt, Annily…» Je me reculais de quelques pas, prêt à me retourner pour aller chercher le sac que j’avais abandonné sur le sol, près des escaliers. J’allais retourner à ma routine habituelle mais j’espérais quand même, au fond de moi, que cette journée était le début d’un nouveau départ… Après tout, c’était la première fois que je voyais le soleil sur Winnipeg… Jetant un dernier regard par dessus mon épaule, je regardais Annily derrière moi. Les rayons du soleil lui donnaient une aura incroyable, ses cheveux scintillaient sous toute cette lumière. C’était simplement la plus belle chose qu’il m’ait été donné de voir depuis mon arrivée au Canada. Et je me sentis tout à coup bien petit et misérable par rapport à la vie qu’elle devait mener.


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MessageSujet: Re: ❥ Joshily | I wanna be the first in line & be the one to save your life.   ❥ Joshily | I wanna be the first in line & be the one to save your life. Empty

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