Recevoir Keylina chez moi c’est presque comme un miracle. Je ne savais pas à quoi m’attendre en revenant ici. Je ne pensais pas qu’elle allait me suivre. IL est certain qu’elle est encore un peu sur la défensive et qu’un mot de travers pourrait tout envoyer valser sans que je n’aie le temps de comprendre, mais elle là, elle est chez moi et pour le moment c’est tout ce qui compte. Avant, elle n’aurait jamais pu passer le pas de la porte. Enfant, je ne laissais jamais mes amis venir chez moi. Il pouvait sonner, mais n’allais jamais bien pu loin. J’avais trop peur que cela énerve mon père et que les coups ce mettent à pleuvoir dès que mes amis serait parti. Keylina n’étais entré chez moi qu’une seule et unique fois et cela avait précipité la fin de ma relation avec mon père. Depuis je n’ai jamais revu cet homme que je ne qualifie désormais que comme géniteur. Mais les choses ont changé désormais. Je voudrais presque qu’elle reste ici pour toujours. Pour être sûr que je n’ai pas perdu notre amitié, parce que c’est la seul chose à laquelle je peux me raccrocher désormais. J’ai l’impression d’enfin pouvoir toucher le bonheur du doigt et j’ai besoin de Keylina à mes côtés pour cela. Enfin. On se pose donc tous les deux dans le canapé et en silence on profite de cet instant. Comme si on avait peur que cela ne dure pas. Bien entendu, on se questionne. En six ans, on a sûrement loupé beaucoup de chose. La jeune femme me rappelle l’âge qu’elle a et cela me fait sourire. C’est bel et bien la seule chose que je n’ai jamais oublié. « Pour moi t’as encore seize ans. » dis-je alors en riant quelque peu. J’ai toujours été très protecteur avec la brunette, même si fut un temps j’étais parfaitement incapable de le faire avec ce qui pouvait bien se passer dans ma famille. Mais j’ai bien l’intention de me rattraper désormais. D’ailleurs, j’allais la questionner sur sa nouvelle vie, mais Keylina fut plus rapide que moi. Installer confortablement, elle plonge son regard dans le mien et me bombarde de question d’un seul coup. Je lui souris tendrement et finis par lever pour lui montrer mon insigne. C’est bel et bien la seule chose dont je suis fier dans ma vie : mon métier. Elle semble surprise et tout de suite elle me félicite. Mais la fin de sa phrase, me laisse sur les fesses. « Mon dieu j’ai vraiment loupé pas mal de chose en mon absence. » dis-je en riant. On avait seize ans lorsque je suis parti, les sujets ‘intimes’ ne faisaient pas réellement partis de nos conversations, mais sa remarque me fait comprendre que l’on a réellement grandi et changer. Enfin je sais qu’elle n’a sûrement pas dit cela pour que cela paraisse déplacer, mais j’ai peut être un peu l’esprit tordu aussi. Enfin… La jeune femme ne cesse de me questionner et c’est d’un seul coup que je lui apprends tout ce que j’ai pu faire pendant ces six dernières années. Enfin dans les grandes lignes. Keylina semble heureuse et lorsqu’elle m’attrape la main, je l’attire dans le creux de mes bras. Elle m’avait tellement manqué. « Tu peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir de te retrouver. » Je la serre un peu plus contre moi et profite de l’instant présent. Elle m’a questionné sur ma vie et désormais j’ai bien l’intention de faire la même chose. Après tout, c’est pour elle que je suis revenu. Je sais parfaitement, qu’elle ne va pas vouloir parler de cela avec moi, mais qui ne tente rien n’as rien. « Bon assez parler de moi… Comment tu va toi ? Tu tiens le coup avec… Enfin avec l’accident de tes parents ? » Je ne veux pas la rendre triste ou la voir se braquer, mais je pense qu’elle a sans aucun doute besoin de parler de cela.

A ses yeux j'avais encore 16 ans, surement, mais il allait bien vite voir que je n'avais plus la mentalité de cette jeune demoiselle. Depuis que j'étais rentré a l'hôpital beaucoup de responsabilité m'était donné. Je devais faire beaucoup de choix, je ne voyais pas souvent de bonne chose même si j'étais en pédiatrie. 
Je souriais rien qu'en posant mes yeux sur Jaymie, le revoir me rendait plus joyeuse plus heureuse malgré ce temps de malheur. Au moins une bonne chose m'arrivait, malgré le fait que je lui en veuille, l'avoir a mes côtés a du bon, je pensais que je le rejetterais  que je l’enverrais sur les roses, mais notre amitié passé était si forte qu'il m'était tout simplement impossible de le rejeter. 
Après avoir parlé de son métier, j'avais lancer une petite phrase qui au départ ne devait pas du tout prendre ce genre de voix. Mais Jaymie le savait j'étais un peu spontanée, je disais ce qui me venais sans trop chercher a comprendre.


"Ah tu vois que j'ai plus 16 ans en fait! Pardon s'était pas ce que je voulais dire"


Je me mis a sourire et a légèrement glousser, on se sentait mal a l'aise tout les deux a causes d'une petite réflexion que j'avais fait. Ah les joies des retrouvailles, c'est fou, je ne savais pas trop encore comment le reprendre, mais je savais qu'avec le temps tout irait pour le mieux. Il me prit le bras et m'attirait contre lui, je souriais encore comme une bécasse. Je me blottissais dans ces bras, qu'est ce que je m'y sentais bien. Il me serre si fort que j'avais qu'une envie rester là des heures. Ne rien faire, juste profiter de l'instant présent.


"Moi aussi, il était temps!"


Concernant le temps c'était bien vrai, 6 ans, il lui aura fallut a peut près 6 ans pour revenir me voir, mais une question me brûlait les lèvres. Je ne savais pas si je devais lui poser, je verrais avec le temps. Puis il me posa la question, comment je m'en sortais avec le deuil de mes parents. A vrai dire je n'en avais que vaguement parlé, je ne savais vraiment pas quoi faire ni même quoi dire...


"Je sais pas, c'est dur, du jour au lendemain plus rien, c'est arrivé si vite...mais heureusement que tu es revenu... Je me plonge juste dans le travail, en ce moment je ne compte pas mes heures, il y a tellement a faire les petits bébés que ca me donne un peu de réconfort."


Jaymie ne le voyait pas, mais mes larmes montaient, je ne voulais pas a nouveau pleurer, ma gorge restait nouée. Je le serrais un peu plus, je voulais le sentir encore plus proche de moi. Travail dans la pédiatrie me donnait le sourire quand je voyais ces petits bébés gazouiller et le bonheur que cela procurait aux nouveaux parents...

C’est bizarre tout de même de se dire que Keylina n’as définitivement plus seize ans. Elle a grandie et elle a changé. Un instant, je la regarde et je me demande en quoi elle a changé. Il y a bien quelque chose qui doit être différent. J’aurais bien le temps de le découvrir, c’est vrai, mais je commence déjà à me questionner. Il vaut mieux que je ne me pose pas toutes ces questions pour l’instant. Keylina fait une remarque que l’on pourrait croire quelque peu déplacer et on se retrouver gêner tous les deux. Une nouvelle fois, elle me fait remarquer qu’elle a grandie et je rigole nerveusement. C’est idiot quand même de réagir comme ça. Il n’y a aucun sujet tabou entre nous. Enfin normalement. A croire que nos six ans de séparation ont tout de même changé quelques trucs entre nous. « T’inquiète pas, ce n’est pas grave. » finis-je par lui dire en souriant timidement. Je secoue quelque peu la tête histoire d’oublier tout cela. Il ne sert à rien de s’étaler sur le sujet.

Une nouvelle fois, je lui fais par du plaisir que j’ai à la retrouver. Je sais que j’ai mis du temps. Plus les minutes passent, plus je me dis que j’aurais dû revenir bien plutôt. J’aurais dû mettre ma fierté de côté. Je sais parfaitement pourquoi je ne suis pas revenu plutôt, mais je ne sais pas si Keylina va trouver cela comme une excuse valable. Mon père reste-t-il une excuse même après toutes ces années ? Je n’en sais plus trop rien. En attendant, j’essaye de changer de sujet. Je ne veux pas qu’on se concentre uniquement sur moi. Après tout, je suis rentré pour une bonne raison. Parce que ma meilleure amie à perdu ses parents et parce que je sais a quel point elle était proche d’eux. J’aimais beaucoup ses parents lorsque j’étais gosse. Eux au moins ils étaient gentils avec moi. Il me faisait sentir normal et c’était la chose la plus importante à mes yeux à l’époque. Je sens la jeune femme se tendre à mes côtés et cette dernière s’applique à détourner son regard du mien. Elle me dit que c’est dur, que cela avait été soudain et je prends conscience qu’elle a encore du mal à réaliser ce qui a bien pu arriver. Elle me dit que son travail l’aide à tenir le coup et je dois avouer que là-dessus je ne peux que la comprendre. Je fais exactement la même chose de mon côté. Keylina tourne encore un peu plus la tête et je comprends rapidement ce qu’elle cherche à me cacher. « Viens là. » lui dis-je doucement tout en lui ouvrant mes bras. Tout de suite la brunette viens ce blottir contre moi. On s’installe un peu plus confortablement dans le canapé et doucement je lui caresse les cheveux. Je dépose un baiser sur sa tempe et elle relève les yeux vers moi. « Tu sais je les aimais beaucoup tes parents. » dis-je doucement avant d’ajouter : « En tout cas, je suis persuader qu’ils sont très fier de toi. »

Les minutes passent et aucun d’entre nous ne bouge. Pourtant j’aimerais lui demander quelque chose. Je ne sais pas comment aborder le sujet. Je me mords quelque peu la lèvre et baisse le regard sur la jeune femme. « Sinon… Tu as quelqu’un ? Je veux dire dans ta vie. » Mon dieu, on dirait un adolescent.

Dans ses bras je me sentais flotter c'était comme si rien ne s'était passé. Comme si, les 6 dernières années n'avaient rien voulu dire et que nous avions reprit là ou tout s'était arrêter. Encore une fois comme si j'étais rentrée chez moi un soir et que lui aussi puis que le lendemain on se retrouvait. Je souriais un peu comme une bécasse, je me sentais si bien. Je me souvenais de ce que me disais mon père concernant Jaymie. "Keylina, c'est un bon gars, ne le perd surtout pas! Il est précieux" C'était assez rare d'entendre mon père parler ainsi, cela voulait dire qu'il tenait beaucoup a lui. La fois ou nous l'avions accueillis chez nous s'était comme si il était devenu mon frère et non mon meilleur ami voisin.
Si j'étais revenue vers lui, si j'avais baisser ma garde s'était en parti grâce a mes parents, mais aussi aux valeurs qu'ils m'avaient enseignés. Je leur devais tout, comme ils aimaient beaucoup Jaymie je me devais de les honorer un peu.

"Eux aussi t'aimaient beaucoup, ils me demandaient sans cesse comment tu allais..."

Je n'avais pas terminé ma phrase, car a un moment donné mes parents ne me posaient plus de questions car ils savaient que j'étais aussi super affectée qu'eux.
Jaymie avait continuer sur le fait que mes parents étaient surement fière de moi, je pense oui même si je faisais certaines choses qu'ils ne devaient même pas imaginer. Mais en même temps tout le monde est jeune et tout le monde teste de nouvelle chose.

"Surement oui"

Et la, la question la plus redouté, Jaymie venait de me la poser. Est ce que j'avais quelqu'un dans ma vie. Hum comment dire, oui et non, en fait non. Personne même si Nohlan et moi faisions certaines choses, non il était mon meilleur ami.

"Non personne, a vrai dire j'ai toujours tendance a tout gâcher."

C'était en parti la faute de Jaymie car je n'avais pas compris pourquoi il avait coupé tout liens avec moi. Mais je ne lui en parlerait pas! Il fallait juste qu'il sache que j'étais libre comme l'air.