Je suis née le 14 février 1994, en Bretagne. Mon père Il-Kwon était interprète-traducteur, ma mère Soazig est agent de police. A la maison, on était cinq. Moi, mes deux parents et les jumeaux Edouard et Ian, nés en 1986. Au début, on étaient tous heureux, on ne manquait de rien. Puis on a dû déménagé à Marseille, ma mère ayant été mutée là-bas. Ian avait essayé de rentrer à Quimper aussitôt arrivé. Ce déménagement ne réjouissais personne, c'est vrai. Mais on n'a pas eu le choix. Plutôt bonne élève à l'école, j'ai toujours aimé apprendre. De tous les enfants Kazuka-Ferrari, j'étais la deuxième meilleure. Edouard, moi, Malo, Su Ji et le plus mauvais d'entre nous, Ian.

Adolescente, je pense bien que c'est là que j'ai été le plus heureuse. L'année de mes 12 ans, Ian épousa une fille dont la mère était avocate, Billy. Nous qui manquions d'argent, cela tombait plus que bien ! c'est vrai que je ne l'aime pas, ma belle-soeur. Elle l'aimait vraiment, on ne peut pas dire le contraire, mais qu'est-ce qu'elle est intéressée par l'argent !! S'en est incroyable. Hors de question de rater une occasion de se remplir les poches... Mais à part ça, je dois bien avouer qu'elle est gentille. On était heureux, à cette époque.

Mais le jour de l'anniversaire de ma mère, en 2010, le 14 juillet, tout changea. Ian aime jouer avec la loi et être hors-la-loi. Au début simple dealeur, il est devenu tueur à gages et obtint une place importante dans le milieu marseillais. J'ai surpris une conversation ce jour-là entre les deux jumeaux. Edouard avait poussé Ian à le laisser aller voir un de ses rivaux, Jack, le soir. Il avait un mauvais pressentiment. Le lendemain matin, en allant chercher le pain, j'ai trouvé Billy en pleurs assisse contre la porte. Elle était là depuis trois heures du matin pour n'avait réussi à sonner, tellement sous le choc qu'elle s'était effondrée par terre. Edouard s'était pris une balle. Quand Ian vu l'état dans lequel se trouvait Billy, il ne dit rien. A partir de ce jour il prit l'identité de son jumeau. L'année suivante, ce fut au tour de mon père. Il abusait trop de l'alcool. Et là, en 2012... il y a deux ans, Jack, Billy et Ian étaient partis à Winnipeg.

En octobre, j'ai décidé d'aller retrouver mon frère là-bas. C'était un jeudi, en fin de mois. J'avais réussi à retrouver son adresse et à ouvrir sa porte sans grande difficulté et avait décidé de préparer le dîner avec ce qu'il y avait dans ses placards. Mon Dieu, j'ai faillit en faire une crise cardiaque ! J'avais tout de même réussit à préparer un plat italien avec ce qu'il restait. Il avait l'air à la fois heureux et triste de me revoir. Avant de manger, je le vis sortir une boîte de médicaments en cachette. Le lendemain soir, à force d'insister, j'ai fini par obtenir par réponse. Des antidouleur, que son médecin lui avait prescrit depuis qu'une prise de sang avait révélé qu'il avait attrapé une leucémie. En début décembre, son médecin décida de le garder en surveillance. Et le 24, il m'a appelé pour me dire de venir immédiatement. Quand il m'a dit que c'était fini pour mon frère, j'ai crié, j'ai pleuré, je me suis roulée par terre comme une gamine. Je ne voulais pas.

Si je fais le point sur ma situation actuelle, eh bien je peux dire que je m'appelle Hyo Rin, j'ai dix-huit ans. Je suis française, hétérosexuelle et célibataire. J'étudie le coréen et l'hébreu à l'université. Mes deux grands-frères et mon père sont morts, mais désormais j'ai un but dans la vie : je veux être heureuse. Vivre pour eux.[/size]