« Sam’ tu vas être en retard ! » Alors que tu étais en train de te mettre une dernière couche de maquillage, tu avais entendu ta grand-mère crier du rez-de-chaussée pour que tu te dépêches. Si tu arrivais en retard ce n’était pas un grand problème en soit mais bon, tu savais très exactement que ta grand-mère allait continuer d’essayer de te speeder pour que tu partes de la maison où tu vis depuis maintenant quelques semaines. De toute façon, tu savais très bien qu’en arrivant au lycée, tu n’allais pas te dépêcher pour arriver à l’heure en classe, tu avais cours de math et cela ne te branchait pas tellement. En même temps, tu voulais être journaliste de mode alors ce n’est pas en connaissant telle ou telle formules mathématiques que cela va t’aider à réaliser ton rêve. Et puis, les absences injustifiés ne te font pas peur, il suffisait que tu joues la carte de la nouvelle complètement perdue au secrétariat et le tour été joué, tu en avais l’habitude. Après tout pour eux tu étais la petite nouvelle venue tout droit des Etats-Unis alors ils pensaient que tu avais besoin d’un temps d’adaptation à la culture canadienne, ce qui n’était pas franchement vrai, c’était simple comme tout, la seule chose à s’habituer c’était le fait que c’était complétement différent de la chaleur Californienne. Enfin bref, tu ne comptais pas aller à ton premier cours de math alors durant le trajet tu prit tout ton temps, passant même au Starbucks Coffee où tu avais dû faire un détour afin d’aller te prendre un cappuccino à emporter. Arrivant finalement au lycée où tu finis ton café tranquillement dans ta voiture, tu fini par descendre et rejoindre les couloirs du lycée. Tu devais aller à ton casier pour récupérer quelques affaires et ce n’est pas loin que tu l’aperçu : Albane. Il y avait quand même pas mal de monde, ils devaient sans doute commencer à neuf heures alors vos salutations allaient être toute autre que ce qu’elles auraient été en toute intimité. « Everdeen ! » Sur un ton sec, presque provocateur. Soudain tu aperçu quelques regards tournés vers vous, en même temps deux garces qui ne s’aiment pas en principe, ça sent le crêpage de chignon à pleins nez, enfin c’est ce qu’ils pensent tous. Tu n’étais pas en très grande forme et cela se voyait puisque tu n’ajoutas rien, te contentant de la juger du regard d’un air méprisant, les bras croisaient contre ta poitrine.

Tout le monde au lycée croit que vous ne pouvez pas vous saquer, que vous vous discutez l’oscar de la garce du lycée et que c’est pour cela que lorsque vous vous voyez, vous ne pouvez pas faire autrement que de vous critiquer ouvertement. Officieusement c’est tout autre puisqu’en dehors de ses mus, vous êtes véritablement proches, trop proche même pour la brune qui préfère te faire passer pour son ennemie que pour une potentielle petite amie. Alala, tu en as marre de toute ses histoires, le fait que toi-même tu sois bi n’est un secret pour personne depuis des années maintenant, mis à part tes parents mais ça c’est une autre histoire. Alors, le fait qu’Albane veuille cache son attirance pour toi, tu peux comprendre mais réellement ça te gonfle. C’est pourquoi, si elle veut jouer à ça avec toi, et bien vous allez jouer et tu t’amuses encore plus à la rabaisser devant les autres, il faut bien que tu en tires ton propre avantage dans cette histoire. Et puis, vous vous êtes mis d’accord sur un truc, les mots dit dans ce fichu lycée restent au lycée tout comme l’inverse avec vos phrases échangés en dehors, comme si vous aviez deux vies et vous étiez les seules au courant de cela.
C’est pourquoi, la regardant

FANTÔME N°5 Tu sais tout! pour la petite histoire, ENVOIE UN MP A HORATIO CAINE

de ton air méprisant, tu ne pouvais pas faire autrement que de te comporter comme une garce qui déteste la personne en face alors que ce n’est pas le cas mais bon vous aviez l’habitude et si vous vous promeniez dans les couloirs main dans la main, ça serait les autres qui ne comprendraient pas du tout. Mais de toute façon les autres tu t’en fous mais bon, Albane voulait le cacher alors tu l’écoutais même si un jour, il allait bien falloir qu’elle règle ce problème et qu’elle arrête de se mentir à elle-même. « Profites profites je t’en prie, c’est offert par la maison et puis ça n’arriverait pas deux fois, je me demande bien ce qui me prend de parler à une garce qui fait un mètre les bras levés ! » Elle n’était pas beaucoup plus petite que toi mais assez pour que tu lui fasses remarquer. Plus cela allait et plus vous étiez entourés par des personnes qui n’attendaient qu’une chose, être présents lorsque les haussements de voix laisseraient place à des règlements de comptes physique, ce qui bien su n’arriverait pas. « Absolument, je me sentais seule sans toi, je me suis dit que cette chère Albane me manquait tellement qu’il fallait que je vienne et que je sèche les cours exclusivement pour elle ! » elle avait dit cela de sa voix ironique, la regardant d’un air supérieur, comme si le simple fait de lui parler lui donner envie de vomir… Alala, si les gens savaient… Ils en seraient plus qu’étonnés.

Faire comme si vous vous détestez, comme si lorsque vous vous voyez vous avez du dégout l’un pour l’autre, c’était devenu une habitude. Au lycée, c’était bien différent de lorsque vous vous croisez à l’extérieur. C’était deux Albane et deux Samara complètement différentes. Tu aimerais bien lui prendre la main, se foutant complétement du regard des autres mais Albane n’est pas prête pour cela, elle te l’a dit et tu le comprends assez. Avant, au du moins au début, tu étais pareil et puis, jouer encore plus les garces, cela te plaisait assez et tu te découvrais parfois des talents de véritables comédiennes car tout ce que tu lui disais lorsque vous jouez, c’est totalement faux. Tu l’adores Albane, bien plus que tu veux l’avouer alors bon, ce n’est pas comme si tu avais des choses à redire sur son physique qui est parfait. Mais ça, le fait que tu le penses, personne ô grand personne ne doit le savoir.

Les bras croisés, la regardant comme si tu étais au-dessus d’elle, tu vis le regards des autres, très intéressés par le fait qu’elles se prenaient encore une fois la tête en pleins milieu d’un couloir. Comme quoi, leur vie est tellement intéressante qu’ils ne vivent que par vos chamailleries inventées. « Généralement, c’est la phrase bateau que disent toutes les personnes de petites tailles. » Finis-tu par dire en levant les yeux par la suite, comme si sa phrase était d’une débilité profonde. Pourtant, tu la trouvais tout à fait mignonne et le fait qu’elle soit plus petite que toi lui donnait un charme fou, enfin ce n’était pas la seule chose qui lui donnait du charme, bien au contraire. « Oh mais oui Albane, tu as tout à fait raison, je rêve de devenir comme toi, tu es mon idole, j’espère que tu pourras me donner des tuyaux, je meurs d’impatience de passer du temps avec toi pour ces cours particuliers, tu ne peux pas savoir à quel point. En attendant, ne jalouse pas sur mes chaussures tu veux, ce n’est pas parce que tu n’as pas les moyens de les acheter que tu dois faire croire que tu ne les aime pas. » Répondre toujours avec un sourire hypocrite, tu en avais l’habitude. Essayer de garder ton calme lorsqu’une prise de tête avec quelqu’un est présente, ce n’est ni la première, ni la dernière fois que cela t’arrivait. Cela dit, dans ses pauvres paroles échangées pour que tout le monde n’y voit que du feu, Albane et toi étaient les seules à savoir vos arrières pensées. Lorsque tu disais d’un air ironique que tu avais hâte de te retrouver avec elle pour ses sois disant cours particuliers, en réalité c’était sous-entendu : ‘Hâte qu’on se retrouve que toutes les deux pour passer du temps ensembles’. Oui, c’était tout une histoire entre vous, vous seules pouvez comprendre et vous en avez l’habitude aujourd’hui.

Etre aimé ou être détesté, tu avais fait ton choix depuis un bon moment maintenant. Tu ne pouvais décidément pas être un ange, le démon, comme certaine personne t’appellent d’ailleurs, c’est plus toi. La fille sage, qui a des bonnes notes, polis, qui aime tout le monde, non mais la bonne blague, comme si toi, tu avais envie ne serait-ce qu’une seconde qu’on te voit de cette manière. Peste, qui critique à tout va, qui fait ce qu’elle veut quand elle veut, ça oui ça te ressemble. Tu avais donc décidé que d’être détesté de tous, c’était le mieux. Car soyons honnête, soit on t’aime, soit on ne t’aime pas, le juste milieu ça n’existe pas et puis même, au moins on parlait de toi. Tant qu’on parle de toi, qu’on sait ton prénom lorsque tu marches dans l’un des nombreux couloirs du lycée de Winnipeg, ça, c’est le plus important pour toi. Ça pouvait être d’une débilité sans nom pour certaines personnes ? Et bien tant pis, vous n’avez pas le même point de vue et c’est comme ça. Albane, tu le sais, dans certains, sans, elle est pareil que toi. Bien sûr, vous n’avez pas du tout connu les mêmes évènements dans votre passé, vous ne savez même pas tout de la vie de l’autre mais une chose est sûre, vous n’avez pas la vie facile et cela témoigne de votre comportement avec les autres. Vous auriez pu vous détester parce que trop semblables et pourtant ce n’était pas le cas mais ça, personne ne le savait, surtout pas les lycéens du lycée qui vous fréquentez toutes les deux. « Oh, j’en meurs d’impatience ! » Ce qui sur ce ton pour certaine personne signifiait ‘cause toujours, plutôt crevé de passer du temps avec toi’, cela voulait plutôt dire que oui, tu avais hâte de passer la soirée et que bien sur tu n’allais pas faire comme si tu n’avais pas compris son invitation à venir passer la soirée chez elle. C’était tout un art, art pour lequel vous étiez de véritables expertes. S’il y avait des palmes d’or pour les meilleures comédiennes, vous aurez des trophées pleins vos étagères. « Sois pas jalouse chérie, ce n’est pas ta faute si tu n’as pas de fric et que tu préfères passer pour la petite rebelle qui préfère être pauvre. Un jour, t’auras peut-être assez d’argent pour t’acheter des pompes que tu n’auras pas trouvé d’occas’, t’inquiètes pas, t’auras peut-être des chances, un de ces jours et ce jour-là t’auras oublié que tu revendiquais que le fric ne fait pas tout. Mais t’inquiètes pas, on ne t’en voudra pas, pour nous tous tu resteras toujours la petite meuf qui n’a que sa grande gueule pour réussir ! » Tu l’aurais dit à quelqu’un d’autre, tu aurais pensé à chaque petits mots et tu aurais bien appuyé là où ça faisait mal. Mais la vérité était là, ce que tu disais dans ses phrases qui étaient sois disant là pour l’enfoncer, tu ne le pensais pas. Tu la trouvais parfaite, trop parfaite même et elle n’avait vraiment rien à changer pour le devenir puisqu’elle l’était déjà. Personne ne pouvait imaginer que dans quelques heures, vous vous retrouverez loin du lycée pour parler, rigoler, ne faisait même pas allusion à ses phrases puisqu’elles n’avaient pas la moindre importance pour vous deux. Mais là, vous faisiez le spectacle où chacun prenait parti pour l’une de vous, c’est ça le lycée. « T’inquiètes pas pour moi, le fric je l’ai sans eux ou avec eux. Tu le saurais si toi aussi tu avais la capacité de faire craquer les plus beau milliardaires ! » Faire passer ton physique pour acquis, c’était tout à fait ton genre. Tu étais belle et cela t’aidait dans la vie même si dans le fond tu n’es pas que ça. Mais là n’était pas la question, la question était que vous vous compariez, pour rabaissez l’autre alors qu’il n’y avait pas de quoi. Tu étais calme pour lui dire tout cela, comme si rien ne t’atteignais et c’était le cas, mais pour les autres c’était pour que tu étais au-dessus et non parce que tu savais que vos petites engueulades de gamine étaient de la pure comédie, rien d’autre.

En y repensant bien, tu devrais surement te mettre au théâtre, tu en serais sans doute très forte. Et puis bah au moins avec le club du lycée, même si tu passes ton temps à traiter les membres de bouseux, au moins ça te ferrait grappiller quelques points pour ta moyenne qui n’était pas fameuse et t’aiderait surement à aller dans la fac que tu souhaites par la même occasion. Vous étiez des comédiennes et les autres, des moutons étaient de simples spectateurs qui n’avaient pas payés d’entrée. « Oh bien tu sais, celles-ci ou d’autres c’est pareil, pourquoi se réduire au minimum hein ? » Dit-elle avec un sourire qui voulait percevoir que rien de ce qu’elle pouvait te dire ne pour t’atteindre. Dans un sens c’était la réalité, tu ne prenais rien de mal car tu savais que c’était faux. Vous êtes différentes certes mais même si vous n’avez pas le même niveau sociable, lorsque vous êtes seules, vous en avez rien à faire. Se sentait obligé de rajouter quelque chose, elle continua : « La jalousie est un vilain défaut ma chérie, on ne te la jamais dit ? » Chérie, ce mot qui sortait de ta bouche si facilement. Si les personnes autour de vous le prendraient sans aucun doute pour un signe de provocation de ta part, en réalité c’était sorti toute seule. Bien heureusement, cela passerait tout seul, de toute façon dans le cas contraire tu aurais sans doute trouvé une excuse. « Un homme ? A quoi bon lorsqu’on a un physique pour en avoir plusieurs ? Je profite des avantages que la nature m’a donné voilà tout, désolé pour toi, il va falloir que tu bosses pour y arriver ! » Ce n’était pas vrai, tu sais déjà ce que tu veux faire, tu sais déjà les études que tu veux suivre et tu sais très bien que tu ne souhaites en aucun cas être une poule de luxe. Certaines personnes de ton lycée te croient capable de cela mais non, c’est juste une image que tu essayes de montrer de toi. Si ça leur fait plaisir de penser à ça, tant mieux pour eux après tout. La sonnerie retentit, signe que tu devais aller en cors parce que tu ne pouvais pas te permettre d’en louper encore. « Han mais oui, j’vais me faire magnifique pour tes beaux yeux ! » Dis-tu en la regardant de haut en bas avec dégout alors tu la trouve simplement magnifique. Mais il ne fallait pas que les gens s’en doutent une seule seconde. Avec la sonnerie, l’esprit des gens se dissipé, votre spectacle était terminée et encore une fois, la rumeur d’une grosse engueulade, dit-on, allait circuler. Pathétique !