Dire que je me souviens des premiers jours de mon enfance serait un mensonge. Je ne saurais vous dire à quoi ressemblait ma mère comme à quoi ressemblait mon père. J'ai été abandonnée très rapidement et placée en orphelinat très rapidement aussi. C'était un petit orphelinat, situé dans un endroit assez éloigné de la ville de Tampa, dans la campagne. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que j'y ai passé un bon bout de temps dans cet orphelinat. J'y suis restée jusqu'à mes onze ans, âge auquel une famille richissime m'a adoptée.

Durant mon enfance, j'ai pu avoir de nombreux amis, ce qui m'a permis de me sociabiliser et d'être ouverte. C'est l'avantage d'être dans un orphelinat, il y a plein de gamins de ton âge, ou un peu plus vieux, un peu plus jeunes. Le plus dur, ce sont de les voir partir, surtout quand tu t'y attaches énormément. C'est ce qui s'est passé. Une autre demoiselle avait été abandonnée à peu près au même moment que moi et laissée à l'orphelinat. Nous avions le même âge, totalement différentes, autant sur le physique que sur le mental. Elle était toute douce, toute calme et assez peureuse, était brune aux yeux bleus, j'avais du mal à tenir en place et étais parfois inconsciente, ne prenant peur que très rarement, et j'étais blonde aux yeux marrons/verts. Et pourtant, ces différences nous ont énormément rapproché, au point que je la considérais comme ma soeur. Alors bien sûr, on considérait tous ses petits camarades de l'orphelinat comme ses frères et soeurs, plus ou moins, mais elle, c'était beaucoup plus fort tant nous avions partagé des choses, énormément de choses. Et puis à ses dix ans, elle a fini par être adoptée, et elle est partie du côté d'Orlando. Elle restait en Floride, nous n'étions pas si loin, mais il était bien difficile de se déplacer, surtout à notre âge ! Nous avons continué à nous écrire, jusqu'à ce que ses parents mettent la "ola", ne souhaitant pas que tout le monde sache que leur enfant était une enfant trouvée, oh non, ça aurait brisé leur réputation dans leur milieu ! Autant le dire tout de suite, ça a été bien compliqué après, c'était difficile de me dire que je n'allais plus la voir, plus avoir de ses nouvelles dorénavant.

A mes onze ans, ma famille adoptive est venue me chercher. Cette famille était on ne peut plus aisée, riche, possédant une réputation reconnue dans tout l'état du Michigan. Là encore, pourquoi venir chercher une enfant trouvée dans un état qui était à plus de mille kilomètres de leur maison ? Pour la ressemblance physique des membres de la famille. En effet, la famille Collins est essentiellement constituée de blonds, rares sont les personnes aux cheveux autres. Aucune jeune fille dans la famille, j'ai donc intégré la maison, l'immense maison des Collins en vivant non seulement avec ma famille adoptive (mon père adoptif, ma mère adoptive et mon frère adoptif), mais aussi avec des cousins, des grands tantes, des grands oncles, tant la villa était immense. J'arrivais à m'entendre avec plusieurs personnes de mon âge de ma famille adoptive, mais pas tous, et oui, il y a toujours des personnes avec qui ça ne passait pas. L'éducation des Collins était stricte, et mon tempérament qui se voulait parfois un peu fougueux les décontenançaient et j'avais peine à réussir les tâches qu'on m'imposait.

Je n'ai passé que quelques années dans le Michigan, jusqu'à mes 14 ans, où je fus envoyé dans un collège privé en Angleterre. La discipline y était stricte, très stricte aussi là-bas !  Les couvre-feu, la séparation fille/garçon, que ce soit en classe ou pour les dortoirs, c'était très vieux jeu, et ça coûtait cher mine de rien ! Mais heureusement ! Je n'étais pas la seule tête brûlée du collège, j'avais trouvé mon équivalent masculin ! Enfin, pratiquement. Lui était beaucoup plus cynique, beaucoup plus arrogant, hautain, le comprendre était pratiquement une mission impossible, et pourtant, malgré son côté mauvais garçon et tous les conseils de ma famille pour ne pas l'approcher, nous nous sommes liés d'amitié et sommes sortis ensemble, très discrètement, préférant éviter tous les regards qui pourraient peser sur nous, nous avions simplement décidé de ne pas nous afficher au grand jour, et de montrer simplement une belle complicité qui passait par des regards et des paroles, mais moins par des gestes. Ca n'a pas duré longtemps à vrai dire, et pourtant, ça reste ma plus belle histoire, ma seule histoire, enfin ma seule vraie histoire. Et oui, la petite Calypso que j'étais était une grande romantique, qui passa vraiment deux ans avec ce jeune homme, en sachant que la première année avait été pleine de galères entre nous deux. Il est parti à l'âge de 17 ans, défiant l'autorité de son père et retournant vivre aux Etats-Unis avec sa mère. Je ne le revis que plus tard.

Ma scolarité s'est finie l'année de mes 18 ans, en retournant aux Etats-Unis, dans le Michigan avec le reste des personnes qui avaient suivi eux aussi les cours en Angleterre. Il fallait que je continue mes études maintenant, mais dans quoi ? Je voulais exprimer mon côté créatif, et malgré le fait que j'étais on ne peut mieux dans la nature, l'écran d'un ordinateur me plaisait aussi beaucoup. J'ai donc commencé mes études, en décidant par la même occasion de retourner dans mon état natal, la Floride. Je suis partie étudier les arts graphiques à Miami, et c'est là-bas que j'y ai rencontré mon meilleur ami. Chose assez surprenante, j'ai retrouvé mon premier amour là-bas, mais très peu de temps. Il était devenu comédien et faisait partie d'une troupe de théâtre. Le revoir m'a fait un choc, ça a été très court mais les sentiments n'avaient pas changé entre nous. Et pourtant, sa petite partenaire était là pour jalousement veiller sur lui. On pensait pouvoir reprendre où nous en étions, mais son travail et mes études ne le permettaient pas, du moins, pas pour le moment, peut être plus tard.

J'approchais de mes 20 ans, lui de ses 21 lorsque je reçu une invitation de sa part pour aller le voir jouer dans la Grosse Pomme. Il jouait un des rôles principaux de la pièce et avait souhaité m'inviter à la grande première de cet événement. Je n'avais qu'un aller simple pour New York, ce qui supposait clairement que je ne reparte pas par la suite. Et pourtant, diverses contraintes comme un accident de sa partenaire qui la laissa infirme le poussa à rester avec elle par obligation. Il avait le choix, c'était elle ou moi. Je n'ai pas eu le coeur de le laisser choisir et je suis repartie, en bredouillant un adieu et en ne me retournant pas derrière moi, craignant de ne plus pouvoir partir si je croisais son regard. J'ai beaucoup pleuré en revenant à Miami, j'ai eu beaucoup de mal à m'en remettre mais heureusement mon meilleur ami était là, prêt à me réconforter. Nous avons emménager ensemble peu de temps après et sa présence m'a réconfortée.

A la fin de nos études, soit quelques mois plus tard, nous avions décidé de partir d'ici, partir loin pour vivre notre vie tous les deux, en bons amis qui se respectent. En cherchant, nous avons trouvé une petite ville au Canada : Winnipeg. Et c'est un quartier qui a retenu notre attention : Snowflake Lane. Je m'installai en tant qu'infographiste pour la mairie, lui dans une toute autre branche et nous voilà ici, vivant notre vie, un peu comme un couple pour certains, sans pour autant que nous en soyons un.

Et sinon, moi c'est Skelie, j'ai en réalité 21 ans et j'ai connu le forum via prd si mes souvenirs sont bons. Ceci est mon premier compte. Mon petit mot de la fin? bouyaaaaah .