Qu’on les connaîtra jamais toutes, ces raisons. Mais même si on ne peut pas choisir d’où on vient, à partir de là, on peut quand même choisir où on veut aller. On peut faire des choses. Et essayez de se sentir bien quand on les fait. Je crois que si un jour j’ai des enfants, et qu’ils se sentent mal, je leur dirai pas qu’il y a des gens qui meurent de faim en Chine ou d’autres trucs du même genre ...

Il ne serait dire, comment il s'était réveillé. La cause. Vous vous réveillez un point c'est tout. Il émergeait de son sommeil, les yeux embrumaient après un sommeil profond. Dilhan était un instant perdu, ne se souvenant plus exactement où il se trouvait. C'était les conséquences, quand on se sortait d'un rêve beaucoup trop prenant. Son regard fit le tour de la pièce, dans cette chambre qu'il connaissait tant, pour y passait la majeure partie de son temps. Ces jouets se trouvaient toujours à la même place, ces vêtements du jour posaient sur sa chaise de bureau... La seule chose qui ne tournait pas rond, c'était ce bruit de fond. La nuit était censée être tranquille pourtant, à ce moment-là, dans cette maison ce n'était pas le cas. Mais inconsciemment Dilhan savait de qui il s'agissait. Après tout, ça faisait dix ans, qu'il vivait avec eux. Cependant, il ne se souvenait pas que les disputes fussent aussi fréquentes qu'en ce moment, ça l'intriguait lui petit garçon curieux qu'il était... L'enfance apporte une part de curiosité et d'innocence, à voir maintenant si c'était vraiment une bonne chose. Il s'échappait de son lit, sa lampe de poche en main. A cet âge-là Dilhan adorait jouer les espions. Et cette nuit n'échappait pas à la règle au contraire ça lui donnait une occasion. D'un pas silencieux, il s'aventurait dans le couloir en proie au noir, son dos coulait au mur, pour tenir l'équilibre et surtout faire comme dans ces films d'actions qu'il voyait à la télé. Il s'approcha de la pièce d'où venait, les cris. La porte était fermée, cependant la lourde porte en bois arrivait à laisser échapper des brides de conversation. Dilhan avait le sentiment que c'était une mauvaise idée de se trouvait là, c'était plus fort que lui. « Parle moins fort les enfants dorment... » « Arrête de trouver toujours un prétexte pour éviter la conversation ! Un prétexte encore pour éviter le sujet des maîtresses, de nos promesses de mariages que tu souilles continuellement... » Le silence se fit un instant, Dilhan à cet instant imaginait que la conversation c'était arrêté là, que son père était en train de s'occuper d'arranger un tas de feuilles, comme il avait l'habitude quand il voulait échapper à la conversation. Mais c'était tout le contraire. « Tu me fais vraiment rire, tu le sais ... Tu hausses le ton mais c'est tout ce que tu fais. Tu vas prendre tes valises comme d'habitude et quoi ? Tu vas partir deux semaines maximum pour revenir aussitôt, parce que tu ne peux rien faire sans moi. Tu le sais ... » Ces mots surpris Dilhan, chaque enfant idéalise ces parents, c'est à ce moment que lui a perdu toutes ces illusions. Il ne comprenait pas grand-chose, mais assez pour comprendre que beaucoup de choses ont été cachés. Que les adultes n'étaient pas un modèle et encore moins les parents. Le coeur lourd, il reprit la direction de sa chambre, peu lui importait de paraître discret ou non, puisque ces parents ne l'étaient. Il s'arrêtait un instant devant la porte de sa soeur, il avait hésité un instant. Dormait-elle ou comme lui elle avait tout entendu ? Sans vraiment l'expliquait, elle répondit d'un ton blasé à sa question, qu'il venait de se poser. « Comment veux-tu que je dorme ? »  Un sourire se dessina sur ses lèvres, avant de s'aventurer dans sa chambre, sans même t'autorisation, il en avait pas besoin, comme elle, elle en avait pas besoin pour rentrer dans la sienne. C'était la seule dans sa famille, qui le considérait comme un membre. Elle était toujours là pour lui, a le surprotégé, il n'a jamais eu une complicité aussi forte avec sa soeur qu'aucun de la famille. Une époque heureuse qui ne durerait pas...

La plupart des jours de l’année sont anodins : ils commencent et ils s’achèvent, sans laisser la trace d’un souvenir durable. La plupart des jours n’ont pas d’impact sur le cours d’une vie. Le 23 mai, était un mercredi.

Quand l’adolescent montra son nez, vous devez bien vous imaginez que les choses n’étaient pas de tout repos, Dilhan c’était  même faire arrêter pour ivresse sur la voie publique. Il était tombé bas, d’une part, parce qu’il avait ce sentiment de ne jamais avoir ma place dans ma famille et surtout cette impression de ne jamais faire les choses bien. C'est avec une certaine logique, qu'il intégrait un groupe, pas un groupe de musique ou gothique, un groupe « ami » où les limites étaient permises. Il ne se sentait pas particulièrement à l'aise, mais disons qu'il l'appréciait pour ce qu'il était, du moins on faisait attention à ce qu'il disait, il existait simplement. Il n'était pas le suiveur, ce n'était pas la tête du groupe. Il était seulement celui qui donnait son avis, qui glissait ces idées et au final on exécutait, parce que ce n'étaient pas de mauvaises idées, il analysait assez bien ce qu'il se passe autour de lui, avant d'agir. La tête pensante. Aujourd'hui, où plutôt cette nuit, il se trouvait dans une soirée bondée de monde, dans le sous-sol miteux d'une grande ville. Un quartier mondain à l'angle de rues beaucoup trop calme. C'était un rituel ici, un quartier ne connaissait pas les déboires d'une fête. Les quartiers mondains étaient idéales pour ce genre d'occasion, la couverture parfaite, là où on ne peut imaginer que la décadence puisse exister, pourtant c'était bien le cas. Le plan de la soirée fourguait ce qu'il avait dans les poches et profitait de la fête. Et oui par moment Dilhan comme le reste du groupe devait dealer un peu pour ce faire un peu de sous. Il aurait aimé sans passer, mais parfois on ne fait pas ce qu'on veut. Il revendait mais n'y touchait pas c'était une de ces règles. Ses pas s'avançaient doucement sur le sol, pendant que les gens dansaient autour d'eux, des gens et des mouvements pas vraiment coordonnés au rythme de la musique. Quant à la musique, la gestuelle se faisaient plus lointain, embrumaient autour de lui. Il avait cette sensation d'être proche, mais éloigner en même temps. Sa vision devait un peu plus flou quand les secondes s'écoulaient. Pendant que son souffle s'accélérait. La sortie n'était plus très loin... Il se demandait à cet instant, s'il allait y arriver. Il n'arrivait pas à croire que cela recommençait.

Ne vous demandez pas pourquoi les gens deviennent fous. Demandez-vous pourquoi ils ne le deviennent pas. Devant tout ce qu’on peut perdre en un jour, en un instant... Demandez-vous ce qui fait qu’on tienne le coup...

Quelques heures plus tard, Dilhan était là, à la hauteur d'un silo à grain en dehors de la grande ville. Pour seule lumière, la lune et les étoiles éclairaient l'eau qui se trouvait juste en bas et son visage. Il pouvait voir les ombres de son groupe se dessinaient en bas, l'intimant de sauter ou descendre, il n'était pas sûr, les mots n'arrivaient pas jusqu'à lui. Dilhan n'avait qu'un pas à faire, le vent s'engouffrait dans ses cheveux mi- longs, un goût de liberté, son regard ancrait à l'espace qui le séparait de l'eau. Un pas et il aurait cette sensation de liberté qu'il recherchait, bien sûr qu'un temps et éphémère, mais il l'aurait au moins goûté. Il écartait ses bras, pour les lever doucement de chaque côté, basculant son corps en avant. La chute fut courte mais intense, le sol se rapprochant un peu plus de lui, le vent caressant sa peau. Bizarrement, il n'a pas eu peur, il sentait surtout l'adrénaline envahir chaque centimètre de sa peau. Il a adoré ça... Il ne se sentait jamais aussi libre que maintenant, libre de sa famille, de ces crises d'angoisses qui le surprenaient quand il ne s'y attendait pas ... Rien ne le retenait.

Mais la vérité c’est que ça fait mal, alors on se ment.

A sauté de ce silo, il n'avait pas pensé aux conséquences après enfin si, mais l'envie était plus fort. Dilhan avait passé quelques jours à l'hôpital. On ne pouvait pas gagner à tous les coups. Traumatisme et jambe cassée, rien de bien grave, il avait connu pire. Comme la mort de sa soeur, la seule qui était son pilier, celle qui le comprenait. Les choses avaient mal tournée depuis un moment pour lui. Il savait qu'il devait arrêter. Qu'il devait vraisemblablement faire quelque chose. Depuis qu'il était sorti de l'hôpital, seul. Etant donné que son père certainement était une nouvelle fois réfugiait dans le boulot et sa mère trop préoccupait par sa nouvelle vie depuis qu'elle n'était plus avec son géniteur. Sans parler de ces frères et soeurs, Dilhan c'était décidé de faire sa valise et simplement partir sans un mot. Il n'avait rien qui le retenait ... Et la ville devenait trop étroite pour lui. C'est comme ça que Dilhan se retrouvait ballotté depuis quelques heures déjà, dans un bus. Le lever du soleil du soleil pointait son nez vers l'horizon, découvrant une explosion de couleur devant ses yeux. Ces écouteurs mp3 sur ses oreilles. Il n'avait pas réussi à dormir, l'insomnie commençait à se cumulé depuis quelques jours. Depuis cet accident qui le travaillait chaque minute. A cette époque, il voulait faire ses propres erreurs et puis l'attitude de rebelle marchait plutôt bien. Du moins ça lui réussissait plutôt bien. Il ne  manquerait pas beaucoup à ces parents. Les fêtes New Yorkaise allaient lui manquer, ces amis aussi, mais il y avait des fêtes partout ainsi que des amis. Il savait qu'il le fallait ne serait que pour lui, se retrouvait après avoir vécu avec l'excès depuis quelque temps. Dilhan se frottait le fond à ces pensées, troublés.  Son regard se reporta sur l'horizon qui se profila devant lui, ce qui était son avenir maintenant. Snowflake, depuis qu'il est la bas, rien n'a vraiment changé, à part qu'il a hérité d'un club qu'il a gagné quand il était bourré.